Le mythe du lundi motivation : pourquoi tu sabotes ton changement avant même de commencer

Déconstruire le mythe du lundi motivation en développement personnel, perte de poids, etc

Aujourd’hui on est lundi. 

Et si tu es aussi un être humain comme moi, encore un nouveau lundi, où tu t’aie dit “c’est lundi, cette semaine, je commence pour de vrai, je fais tout bien”.

Parce que quoi ? Quoi de mieux de le Lundi, finalement, c’est UN jour magique. C’est le jour du reset universel. Le jour de la page blanche. Le moment où, mystérieusement, toi et moi on va devenir enfin cette version 2.0 de nous-même qui mange parfaitement, ne craque jamais, et boit 2 litres d'eau sans même y penser.

Mais franchement, soyons honnêtes tout.es les deux : combien de fois nous nous sommes dit…

 “Lundi, je m’y remets.”
 “Lundi, je mange sain.”
 “Lundi, je reprends le sport.”

 “Lundi, je redeviens la version disciplinée de moi-même.”

J’ai 39 ans, donc j'ai vécu environ 2 028 lundis, en supposant une année moyenne de 52,14 semaines. Bon si j’enlève les lundis de mon enfance; disons que j’ai commencé à me poser ces questions vers mes 15 ans quand même alors je me suis posé ces questions sur environs 1 248 lundis. J’ai cru drôlement fort à chaque fois, visiblement… 
Du coup, combien de fois, arrivé·e au mardi, tout s’est effondré ? 😅

Je te le dis avec toute la bienveillance du monde : le lundi motivation, c’est un mythe.

Une illusion collective qu’on entretient parce qu’elle nous rassure : le lundi, c’est l’idée qu’on a encore le contrôle. Que le passé peut être effacé d’un claquement de doigts.

Sauf que la vie, elle, n’en a rien à faire de notre calendrier et de nos 1000 lundis.

Le piège du "lundi parfait"

Et tu sais quoi ? Ce n'est même PAS de notre faute.

On nous a vendu un mensonge : l'idée que le changement doit être radical, spectaculaire, et surtout qu'il doit commencer un lundi. Comme si les autres jours de la semaine étaient des brouillons qui ne comptent pas.

Cette mentalité du "tout-ou-rien" nous sabote avant même que nous ne commencions. Voici pourquoi :

1. On se met une pression monumentale

Lundi matin, 6h30, je dois être parfait(e). Petit-déjeuner équilibré, repas préparés pour toute la semaine, salle de sport, zéro écart. Je ne construis pas un changement, je me prépares à l'échec.

2. On ignore notre contexte de vie

Spoiler n°2 : ma vie ne redémarre pas le lundi. Mon stress, ma fatigue, mes obligations, mes émotions (salut les copines!)... tout ça continue. Et quand le mercredi soir je craque sur un paquet de biscuits parce que ma journée était infernale, je me dis "J'ai tout raté, autant abandonner jusqu'à lundi prochain".

3. On confond début et recommencement

Chaque "nouveau lundi" est en réalité l'aveu que le lundi précédent n'a pas fonctionné. Je ne construis rien, je recommences en boucle. C'est épuisant et démoralisant.

4. On cache notre perfectionnisme dans un fond d’immobilisme

J’ai besoin de faire les choses parfaitement pour que cela fonctionne, sinon autant ne rien faire du tout. Sauf que la perfection, c’est le plus beau piège de l’immobilité. En n’arrivant pas à cocher toutes les cases de ce que je considère être “parfait” à mettre en place dès le lundi, plus ma peur, ma procrastination prennent le dessus. Et dès qu’il y a une “coquille” qui apparaît [en littérature, une coquille c’est une faute d’orthographe par exemple, l’idée générale est que dès qu’il y une ombre au tableau c’est la panique à bord], je me dis que c’est foutu, et je laisse tout tomber jusqu’au lundi suivant.

Et ça recommence, semaine après semaine.

C’est une boucle de sabotage déguisée en bonne volonté.

La vraie question à se poser

Qu'est-ce qui nous ferait tenir un mardi ?

Parce que c'est ça, le vrai test. Pas le lundi où on est plein(e) de motivation fraîche. Le mardi, quand l'enthousiasme retombe. Le jeudi, quand on est crevé(e). Le samedi soir, quand on as envie de lâcher prise.

Le changement durable ne se construit pas sur des grands départs spectaculaires. Il se construit sur des micro-ajustements que nous pouvons tenir même quand ça va mal.

Nous n’avons pas besoin d’un nouveau départ chaque lundi.

Nous avons besoin de continuer, doucement, même après un écart, un oubli, une fatigue.

Parce que la vraie transformation, elle se construit sur la constance, pas sur les départs en fanfare.

Faire une pause, trébucher, changer d’avis, ralentir — c’est pas un échec.

C’est juste la vie. Et c’est elle, la vraie coach, pas notre appli de suivi.

Ce que je te propose à la place

Oublie le lundi. Commence maintenant.

Là, aujourd'hui, à l'instant où tu lis ces lignes. Pas demain. Pas dans 3 jours. Maintenant.

Mais attention : commence PETIT.

• Tu veux mieux manger ? Ajoute UN légume à ton prochain repas. C'est tout.
• Tu veux boire plus d'eau ? Remplis un verre et bois-le avant de finir ce mail.
• Tu veux arrêter de grignoter le soir ? Ce soir seulement, remplace les chips par des amandes. Juste ce soir.
• Tu veux te remettre au sport ? Commence déjà par marcher 10 minutes ce soir.
• Tu veux planifier la semaine de menu ? Ok, mais laisse des trous, des inconnues tout au long de la semaine, pour les restes, pour les repas de la flemme, pour tes envies du moment.

Pourquoi ça marche ?

Parce que tu ne te mets pas la pression du "pour toujours". Tu fais juste UN truc. Et ce truc-là, tu peux le refaire demain. Pas parce que c'est lundi, mais parce que tu l'as déjà fait hier et que c'était gérable, finalement.

Donc… le lundi n’a rien de magique!

Mais aujourd’hui, chaque geste posé compte — même minuscule.

Et c’est ça, la vraie motivation : celle qui ne dépend d’aucun jour de la semaine.

💬 À méditer cette semaine 

Ce n’est pas ce que tu fais parfaitement qui change ta vie,
 mais ce que tu continues à faire, même imparfaitement.

Alors, ce lundi, fais-toi une faveur :

Ne recommence pas. Continue 💛

À très vite,

Séverine 🌙

Diététicienne – Sophrologue – Éclaireuse de signaux subtils